Misty, la quarantaine, s’épuise à travailler comme serveuse pour entretenir sa fille Tabbi et sa belle-mère dans une île américaine autrefois réservée aux privilégiés. Ce journal, adressé à Peter, son mari devenu un légume après un suicide raté, relate son existence malheureuse. Dans les maisons restaurées par Peter, architecte, des pièces disparaissent, on trouve des inscriptions haineuses et macabres en cassant les murs. Elle-même est empoisonnée lentement et sûrement. Elle boit pour oublier et l’attirance de sa fille adorée pour sa grand-mère manipulatrice la démolit davantage. Pire encore, séquestrée, immobilisée et aveuglée, cette ancienne artiste doit absolument peindre. La fin apocalyptique est peu crédible, même si une organisation sectaire est suggérée quand les maisons brûlent et que les assassins tuent.
On peut regretter d’énormes invraisemblances, un étalage de culture approximative, une trop grande naïveté de l’héroïne. L’auteur alterne ton scientifique et péripéties inouïes pour accentuer l’atrocité de la situation. Le ton sarcastique et la peinture outrancière de notre monde rappellent le pessimisme des précédents romans (cf. Berceuse, NB juillet 2004) et risquent d’abasourdir le lecteur.