Jours d’Alexandrie

STEFANÁKIS Dimítris

Pendant les quelque soixante ans séparant les débuts de la première guerre mondiale et les nationalisations de Nasser, la haute société cosmopolite et polyglotte d’Alexandrie a vécu obsédée par le snobisme, les bonnes manières, la réussite ploutocratique. Trois personnages guident ce monde chatoyant : un cigarettier grec, un énigmatique « Libanais » et une franco-suisse mondaine et courtisane. Leur entourage, famille, connaissances, rivaux sont entraînés dans un tourbillon de luxe et de luxure au gré de leur fortune et de leurs tares : débauche, cleptomanie, alcoolisme. Les événements extérieurs, conflits mondiaux, développement du racisme et poussée sioniste influencent cette saga dans une Égypte à la fois glorieuse et frémissante.

 

La minutie des détails, le nombre de personnages concernés à tous les niveaux (dirigeants, domestiques, prostituées), la répétitivité des situations locales ou internationales créent un certain sentiment de pesanteur. L’absence de chapitres dans cette vaste fresque romanesque divisée en trois parties accentue cette impression. Le foisonnement de l’intrigue familiale et mondiale, l’ouverture progressive vers un nouvel univers développe toutefois l’intérêt pour l’évolution de ce carrefour stratégique méditerranéen qui vibre toujours.