Dans une grande ville moderne, un personnage s’ennuie. Soudain sortent des nuages des bombardiers qui détruisent la cité, cependant que des soldats massacrent les survivants. Le personnage semble parfois s’identifier au mort qu’il contemple, et il apparaît tour à tour en victime et en assassin.
Joseph Falzon nous introduit dans un univers angoissant, qui oscille entre le rêve et la réalité, l’avant et l’après. La silhouette de la mort, plusieurs fois entrevue, ouvre sa bouche d’ombre, et semble seule victorieuse dans les décombres de la ville effondrée. L’ensemble, dessiné en noir et blanc, sans une parole, avec un réalisme sombre, fait penser à un film muet et hypnotique, et laisse une impression durable. Attention, le parti pris de l’auteur concernant les visages des personnages peut rebuter certains.