C’est l’histoire d’Emilio, Adriano, Maria et tant d’autres immigrants espagnols qui ont quitté l’Espagne direction Bordeaux au début du XXe siècle, poussés par la faim et la misère. Leurs destins vont se croiser au marché des Capucins où la colonie espagnole est très nombreuse. Adriano et Maria travaillent sans repos, achètent une épicerie et, malgré les humiliations infligées par les commerçants français, réussissent une véritable ascension sociale. Emilio, orphelin en mal d’affection, finit par fonder avec Marguerite une famille à lui. Dans les halles du marché, les cafés et les restaurants, leurs vies, passions, amours, trahisons, s’entremêlent avec celles du peuple bordelais suivant l’histoire de la France : Front populaire, guerre, Libération. C’est la vie quotidienne banale, sans héroïsme. La période de la guerre avec son marché noir, la Résistance, le STO, les compromissions, est particulièrement bien vue.
Pour son premier roman François Garcia a choisi un sujet pour lequel il semble avoir beaucoup d’affection. Avec un style simple, il réussit, jusqu’à la fin, à nous y intéresser.