Judas le bien-aimé

MESSADIÉ Gerald

Après Jésus de Srinagar (NB janvier 1996), Histoire générale de Dieu (NB décembre 1997) et L’affaire Marie-Madeleine (NB juillet 2002), Judas, le bien-aimé, est présenté comme ayant dénoncé Jésus sur ordre de celui-ci afin que les Écritures s’accomplissent. Loin d’être le traître des Évangiles, il aurait toujours été le confident privilégié du Christ. D’ailleurs, celui-ci n’est pas mort au Golgotha ; il était encore vivant quand Joseph d’Arimathie et Nicodème l’ont descendu de la croix. Ils l’ont soigné dans le sépulcre et emmené, clandestinement, hors de Jérusalem. Quant à Judas, il a été assassiné par les disciples de Jésus pour sa “traîtrise”, éventré et pendu ensuite.  Cette fiction au parfum iconoclaste, habilement présentée, met en relief un incontestable talent de romancier. Mais, soucieux de rendre crédibles les fruits de son imagination, l’auteur prétend, dans une postface, justifier ses dires en bâtissant un certain nombre d’hypothèses présentant une irrationalité analogue à celle qu’il reproche, précisément, aux Évangiles. Le trente-sixième ouvrage de ce romancier participe ainsi doublement d’un esprit de polémique et de provocation déjà rencontré dans ses écrits antérieurs.