1970. Jude R. roule à travers les États arides du sud des États-Unis depuis maintenant deux ans. La route, c’est son échappatoire. À quoi ? C’est ce que cet homme au regard vide ne dit pas. Lorsqu’une auto-stoppeuse de quinze ans, agressive et fantasque, s’impose et se joint à lui dans son errance, les choses se compliquent. Des victimes, abattues par des balles en or blanc jalonnent systématiquement leur passage. Jude ignore encore qu’en plus de ses fantômes, deux gaillards armés le poursuivent et que l’un d’eux veut sa peau.
Au fur et à mesure que se déroule ce road trip, une intrigue policière se noue, immergée dans une Amérique encore hantée par les violences raciales et surtout l’assassinat de Martin Luther King. La jeune auteur, dont c’est le premier roman, jongle avec les registres : au milieu du langage très familier de ses personnages qui inscrit son roman dans la veine du roman noir américain, elle tente des images recherchées et surprenantes. Force est de constater quelques maladresses et, malgré un réel talent d’écriture et d’imagination, la multitude des personnages et la complexité de leurs motivations font parfois perdre le fil du récit.