Qu’est-il arrivé à Jules II pour que, l’épée à la main et la tiare en tête, il affronte toute sa famille en annonçant son mariage avec Julienne Première ? Il faut dire que ce titre ne dissimule guère son ami Aldosi qui l’a naguère conduit au paroxysme de l’amour en lui faisant absorber une étrange mixture préparée par une vieille sorcière. Mais la colère gronde et bientôt le giton est trouvé dans les écuries, mutilé et occis. Vite démasqués, les responsables seront jetés aux chiens. Dès lors commence un infernal engrenage de guerres, de lubricité, de sang et de traîtrises. Le point culminant sera celui des amours tapageuses du pape avec Michel Ange.
Le vague fond historique de l’histoire est surtout prétexte, pitoyable à force d’excès, à des flots ininterrompus de sang et de stupre, sous-tendus par une volonté blasphématoire affirmée. Un dessin très maîtrisé, chargé de teintes diaboliques, détourne à l’envi les symboles culturels et religieux sous des flots de dérision et de méchanceté. Les scènes d’orgie sont peintes à la Rubens. Un symbolisme inconvenant est attaché à la scène de la création du plafond de la chapelle Sixtine. D’un crucifix, on fait une arme. Toute cette délectation répétitive dans le pire finit par inspirer une grande lassitude. Une suite est annoncée. Hélas…