Julia

DE KAT Otto

Chris Dudok, soixante-douze ans, se suicide. En 1938, travaillant Ă  LĂŒbeck, il a rencontrĂ© Julia Bender, jeune ingĂ©nieur, aussi indĂ©pendante qu’intelligente et gracieuse, et dĂ©veloppĂ© avec elle une relation amoureuse, d’abord discrĂšte, dans laquelle il s’est ensuite investi totalement. Mais les nazis crĂ©ent une atmosphĂšre de terreur, Julia devient suspecte, l’adjure de la quitter et disparaĂźt, tandis que Chris rentre aux Pays-Bas, succĂšde Ă  son pĂšre dans l’entreprise familiale et Ă©pouse la fiancĂ©e qui lui est destinĂ©e de longue date. Cependant, l’obsession du sort de Julia le poursuit et, quand il apprend par hasard que celle-ci a disparu dans un bombardement en 1942, le geste fatal s’enclenche. Cette histoire serait banale si l’auteur ne l’avait fondĂ©e sur une analyse de l’intimitĂ© du hĂ©ros qui la magnifie. Plus il avance dans l’existence, plus ce dernier mesure avec mĂ©lancolie qu’il s’est engluĂ© dans un comportement souvent dictĂ© par son entourage. Le rĂ©cit est menĂ© en flash-back avec vigueur et habiletĂ© dans un style prĂ©cis qui traduit bien ce sentiment permanent d’une vie aliĂ©nĂ©e que le personnage finalement rejette.