Le sable et la mer, le va-et-vient des vagues : Julia aime leur compagnie, en confiance pour laisser libre cours à son imagination. Cailloux, bouts de bois, sable mouillé, elle s’absorbe, agacée par les personnes qui passent et lui demandent ce qu’elle fait. Son visage s’assombrit et la réponse tombe : j’sais pas. Arrive une dame qui installe son chevalet à deux pas de la fillette et, surprise, ne pose aucune question. Du coup, c’est Julia qui interroge et obtient pour réponse : Je ne sais pas encore.
Tignasse noire ébouriffée par le vent, maillot de bain à carreaux bleu et blanc, Julia est une petite fille indépendante plongée dans ses constructions. Peu loquace, tout se joue sur son visage, épanoui quand elle peut jouer tranquillement, renfrogné quand on vient la perturber. Le coup de génie est de faire apparaître une femme peintre qui se comporte comme Julia. Chacune reste dans son coin mais une connivence s’installe. L’épilogue explique de lui-même le travail de l’illustrateur. La peinture épaisse et le trait appuyé sont à l’image du caractère bien trempé de la fillette. Les promeneurs et le paysage marin animent cette plage où une enfant s’absorbe dans sa joie de créer. (A.-M.R.)