En avril 1944, un inconnu propose à Goering d’acheter deux tableaux de Cézanne, par l’intermédiaire d’un avocat marseillais, collaborateur notoire. Cette offre s’ébruite. Aussitôt, la Gestapo tente de s’emparer des peintures pour Hitler, tandis que des miliciens rivaux espèrent empocher l’argent de la vente. Même les services secrets londoniens s’intéressent à l’affaire et parachutent un agent près d’Aix-en-Provence. John Cavendish est recueilli par Juliette, une jolie résistante qui, après lui avoir accordé sa confiance, se demande s’il n’est pas à la solde des Allemands. Filatures, dénonciations, arrestations, assassinats, tous les coups sont permis pour récupérer les Cézanne.
Jean d’Aillon délaisse les XVIe et XVIIe siècles (L’homme aux rubans noirs : enquête de Louis Fronsac, NB avril 2010) pour une période moins lointaine. Aixois, il a acquis une connaissance approfondie de l’histoire de la Résistance dans sa ville. Il mêle donc à son intrigue des faits véridiques comme la cruauté des miliciens marseillais lors d’une chasse à l’homme dans les rues d’Aix ou l’évasion de prisonniers en avril 1944. Mais l’abondance de la documentation brise parfois l’élan romanesque d’un récit qui restitue cependant bien l’atmosphère sombre et le courage des résistants quelques mois avant le débarquement des Alliés.