Jusqu’au bout du monde (Magellan)

CLOT Christian, VERGUET Thomas, ORENGE Bastien

L’homme est tenace et sans Ă©tats d’ñme, les yeux rivĂ©s sur ses cartes, ancrĂ© dans sa certitude : il existe un passage qui, en partant de l’ouest, permet de revenir par l’est, ainsi la boucle serait–elle bouclĂ©e : la Terre est bien ronde et on peut en faire le tour ! Comme ceux de Corneille, ils partirent une multitude et revinrent une poignĂ©e, sans mĂȘme Magellan qui avait connu, voire choisi, une autre maniĂšre d’entrer dans l’histoire. Rien ne fĂ»t Ă©pargnĂ© Ă  cette expĂ©dition inĂ©dite : la colĂšre des hommes et celle des Ă©lĂ©ments, la peur, le doute, la faim, la trahison


Le Portugais, passĂ© au service de Charles Quint l’Espagnol, est mal connu et mal aimĂ©. Il passe pour traĂźtre et corrompu et connaĂźt d’énormes difficultĂ©s pour monter son expĂ©dition. Sur les navires, il faut faire rĂ©gner une discipline de fer et imposer Ă  tous des privations et des conditions de vie quasi inhumaines. Tout cela est trĂšs bien rendu par le trait du dessinateur, particuliĂšrement grĂące Ă  sa maniĂšre de cerner les visages avec insistance. Les couleurs aussi sont Ă©vocatrices des ambiances. Le texte, assez dense, est absolument nĂ©cessaire pour suivre les pĂ©ripĂ©ties de ces annĂ©es de navigation, dans le huis clos qui rĂ©sulte du confinement des hommes et des esprits. Quant Ă  la mise en scĂšne, elle reste classique, ce qui convient bien Ă  l’époque.