Née d’un père d’origine kabyle ayant acquis la nationalité française et d’une mère normande, Alice revendique son “algérité”. Ses parents, bien intégrés, ont veillé sur l’instruction de leurs trois filles. Elle est devenue normalienne et continue à écrire son journal, régulièrement tenu depuis son adolescence. Elle y raconte les années de collège, de lycée, d’étudiante, en pointillé ses aventures. Et sa relation avec Mad, malien, son meilleur ami qui, menacé d’exclusion, lui demande de conclure un mariage blanc.
Comportant visiblement des éléments autobiographiques, l’ouvrage s’avère intéressant à plusieurs points de vue : reflet de la façon de penser et de réagir de la génération née durant les années Mitterrand, problèmes racistes vécus de l’intérieur, aspects déstabilisateurs d’un mariage blanc. Honnête avec elle-même, Alice Zeniter examine d’un oeil critique ses engagements politiques ou culturels. L’écriture, très vivante, rarement crue, suit les méandres de la pensée, rendant perceptible sa complexité.