Laurence a seize ans, elle essaye un justaucorps devant Christophe, son entraineur de patinage artistique. Elle n’a jamais couché avec un homme, et c’est à lui qu’elle se donne pour la première fois. Elle ne sait pas s’il l’aime, si elle l’aime, mais elle est bouleversée par cette expérience qui l’éloigne de sa mère, la plonge dans un état second jusqu’au jour où elle est rebutée par une pratique contre son gré. Victime d’un accident, la cheville brisée, elle s’engage dans une nouvelle voie.
Ce premier roman analyse, en trois étapes, de seize à dix-huit ans, la découverte par l’héroïne de son corps de femme. Les premiers émois de la fin de l’adolescence et les doutes qui l’accompagnent, le questionnement lié à la vie et à sa transformation physique, sont décrits en une fine introspection, avec des mots justes, dans un style concis et dépouillé. L’auteure décrit l’angoisse de la prochaine fois, la découverte de sensations corporelles nouvelles et la montée d’un dégoût de soi et des autres jusqu’à la dépression profonde. L’évocation des rapports de la jeune fille avec sa famille montre qu’elle l’a d’abord rejetée, par peur de se confier et d’une incompréhension mutuelle, mais l’a progressivement reconnue et acceptée comme son seul vrai refuge. La lecture est aisée. (C.M. et A.Be.)