Ce soir d’automne, il est venu faire une lecture de ses poèmes devant un auditoire attentif. Au cours de la journée plusieurs signes avant-coureurs l’ont alerté ; il est urgent de consulter le cardiologue. Depuis son enfance Ahmed Kalouaz (Les solitudes se ressemblent, NB juillet-août 2014) cohabite avec ce coeur fragile et le voici à nouveau entouré du peuple en blanc qui veille sur lui. Il a fait provision de livres, de carnets et, dans cette bulle spatio-temporelle qu’est la chambre d’hôpital, il revisite ses poètes préférés ou égrène des textes sus par coeur. Les rêveries de demi-sommeils le ramènent vers les journées froides de l’enfance, la villa algérienne visitée une fois l’an et le souvenir ce grand-père dont on cache la disparition. Il tente de comprendre, de restituer la vie misérable de ce combattant miraculeusement échappé à l’enfer des tranchées. De courtes et émouvantes évocations accompagnées d’essais poétiques inégaux. (M.R. et M.-N.P.)
Juste écouter le vent
KALOUAZ Ahmed