Kamchatka

FIGUERAS Marcelo

Ce livre se présente comme un souvenir d’enfance : le narrateur, alors âgé de dix ans, raconte la courte période de vie familiale située entre le moment où ses parents, péronistes, se sont sentis inquiétés par la dictature argentine, et celui où ils ont vraiment disparu. Étrange période de déménagement dans une résidence secondaire prêtée, de changement d’école, de jeux familiaux, de tendresse et de coups de téléphones fébriles dans des cabines éloignées. À l’âge adulte, le narrateur se penche avec minutie sur les activités d’enfance d’une cellule familiale en danger ; mais rien de triste, pas de regrets, seulement l’enthousiasme et l’amour de la vie de deux frères tentant, à leur façon, de se préparer avec la nervosité de celui qui sent proche la grande aventure. Le titre sonne comme un testament paternel : le Kamchatka, dernier mot prononcé par le père, est le refuge imaginaire.  Le début se lit d’un trait, entre inquiétude et émotion ; puis l’auteur se laisse aller à philosopher. Mais les portraits, les réactions enfantines, les sentiments exprimés sont drôles et touchants, l’humour et l’amour de la vie, réjouissants.