Deux filles et trois garçons – La bande des cinq –  habitent toujours dans la pauvre rue de lâEnterrement, prĂšs du grand cimetiĂšre, oĂč ils jouaient enfants. Devenus adultes, ils se battent pour rĂ©former leur pays, y introduire plus de justice et dâĂ©galitĂ©, par lâĂ©ducation notamment. Lâun Ă©crit, un autre est leader syndical. Ils animent un centre culturel pour les jeunes, aidĂ©s par un « petit professeur » qui leur apporte des livres. Man Jeanne, vieille gardienne des valeurs humanitaires et fine observatrice, les encourage et les soutient. Le soir, les membres des ONG viennent oublier leurs soucis en sâĂ©clatant au Kannjawou, un bar local.  FidĂšle Ă ses Ă©crits, Lyonel Trouillot (Parabole du failli, NB octobre 2013) dĂ©nonce les travers de son pays, « occupĂ© » maintenant par les ONG, qui usent et abusent de leur situation sans rĂ©soudre les problĂšmes. Il souffre de voir comment, gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration, lâardeur des jeunes, leur envie de redresser leur pays, finissent par sâĂ©puiser. Cela affecte les rapports entre ceux qui partagent les mĂȘmes conditions de vie et convictions et qui ne peuvent faire la fĂȘte (Kannjawou). Son langage colorĂ©, plein de subtilitĂ© et de pertinence, dâhumour et dâamour, fait partager cette souffrance. (P.B. et L.C.)
Â