Kaspar Hauser, cet adolescent fruste, illettré, au passé inconnu, qui apparut un petit matin de 1828 sur une place de Nuremberg, a suscité au cours des deux derniers siècles une abondante littérature. Selon l’hypothèse la plus répandue, reprise ici, il aurait été le fils du grand-duc Charles de Bade et de Stéphanie de Beauharnais, enlevé à sa naissance et caché chez des paysans. Poétesse et philosophe, Véronique Bergen s’intéresse plus à la psychologie qu’à la véracité historique. Elle fait recueillir par un narrateur actuel les témoignages supposés des divers acteurs du drame : Stéphanie, mariée à un homme veule, faible d’esprit, incapable d’aimer, la comtesse de H., veuve du grand-père de Charles, le geôlier, le nouveau tuteur, sans oublier bien sûr Kaspar, ni même son cheval. L’écriture souvent fébrile, d’un lyrisme débridé est parfois lassante, ainsi que les tics verbaux très lacaniens de Kaspar. Ce roman est néanmoins intéressant par l’étude des caractères des personnages, notamment celui de la comtesse de H., dominatrice, manipulatrice, d’une froide cruauté mentale.
Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent.
BERGEN Véronique