Katerina qui a pu se créer une vie d’un relatif confort, ne supporte plus la séparation d’avec sa fille Katya et décide d’aller chercher. Elle ne va pas la chercher n’importe tout, mais en Tchétchénie, en 1998, un peu après la première guerre entre séparatistes et armée russe, alors que la situation est loin d’être totalement apaisée. Katerina démarre sa quête dans son village d’origine dont il ne reste que peu de choses. Elle va s’obstiner pour retrouver la trace de sa fille. Est-elle vivante ou morte ? Lors de son long et difficile périple, elle rencontre un jeune adolescent qui va l’accompagner et la guider. Lui-même a perdu sa sœur. Entre ces deux déchirés va naître entre eux comme une amitié.
C’est un récit poignant à l’atmosphère lourde, avec son lot de violences et de salauds. C’est aussi le lieu des solidarités humaines entre ceux qui subissent et souffrent, et ne savent plus trop quoi espérer. Comme l’héroïne, le lecteur est amené à osciller entre espoir et désespoir tout au long de cette quête, pour enfin connaître la vérité.
Le dessin précis et sobre restitue l’ambiance sombre, sale, poisseuse d’un lieu marqué par la guerre, tel qu’on peut se l’imaginer.
La liste des théâtres de guerre dans lesquels ce récit pourrait prendre place est malheureusement trop longue. La quête d’une mère pour retrouver les siens prend ici une dimension universelle. L’auteur fait un très bel hommage aux mères et à tous ceux qui, souffrant des conséquences des guerres, font preuve de courage et ne se résignent pas.
(XB)