Selon la coutume musulmane du Kétala, le huitième jour après son enterrement, les possessions du défunt sont réparties entre les différents membres de sa famille. Avant leur dispersion, les meubles et objets attachés à Mémoria (canapé, assiettes, collier, etc.) évoquent leurs souvenirs communs. Ils relatent la vie mouvementée de la disparue, jolie Sénégalaise, brillante étudiante, passionnée de danse, puis mariage forcé avec Makhou, jeune homme cachant son homosexualité. Aux frustrations conjugales s’ajoutent exil en France, difficultés financières puis maladie incurable. De retour au Sénégal, elle meurt dans l’indifférence familiale générale. Seul Makhou se montre finalement compatissant.
Tous ces objets bavards critiquent vivement les humains illogiques, égoïstes, trompeurs, ingrats. Ils sont assez donneurs de leçons. Leurs discussions animées s’expriment avec vivacité dans une langue imagée, recherchée, assortie de réflexions philosophiques et même de citations littéraires. Malgré d’indéniables réussites, on ne trouve pas dans ce troisième roman de Fatou Diome l’intérêt et la nouveauté qui lui avaient valu d’être Livre du Mois (Le ventre de l’Atlantique, NB octobre 2003).