Khalil (L’or et le sang ; tomes 1,2,3,4)

Tout a commencé dans les tranchées de la Grande Guerre. Le Corse Léon, Ahmed le harki, et Calixte le lieutenant aristo, sont pris sous une pluie d’obus. Les deux premiers, indemnes, réussissent à sauver leur ami grièvement blessé. Ce sera le début d’une amitié solide. Une fois la paix revenue, Calixte, après une nouba à tout casser, rejoint Léon pour partir à l’aventure. Ils affrètent un petit cotre pour vendre des armes aux rebelles du Rif marocain. Mais, n’est pas Monfreid qui veut, et l’équipée tourne au fiasco : les deux compères ruinés se retrouvent otages des Espagnols. Dans la geôle, ils retrouvent leur ami Ahmed, également prisonnier. Par une action inespérée, ils se libèrent et rejoignent Abdelkrim chef des rebelles dont Ahmed est un des fidèles. Calixte, ébloui par la belle Anissa, et enthousiasmé par les aspirations des rebelles, se joint à eux, allant même jusqu’à adopter leur religion. La victoire sur les Espagnols est l’occasion pour ceux du Rif d’adopter les deux Français et de les nommer « princes du djebel ». Calixte aide alors les rebelles à organiser leur armée, se transforme en chef de guerre et se marie avec Anissa, tandis que Léon qui s’occupe à Tanger de les approvisionner en armes, « profite » au maximum et se conduit en véritable truand. Mais bientôt, le vent tourne après l’alliance entre la France et l’Espagne…Le rêve de République du Rif s’estompe alors…

Voilà une série remarquable de quatre volumes narrant la romanesque aventure de deux vrais amis, pirates, aventuriers, héros et vrais gamins, que tout séparait. Les auteurs les embarquent avec délectation dans la grande Histoire. Calixte devenu Khalil le héros du Rif – Les yeux d’or d’Anissa, n’y sont pas pour rien–  et Léon qui « n’a plus rien d’autre à faire » prennent le lecteur au piège de leur folle aventure : dialogues ciselés, rebondissements stupéfiants, rythme étourdissant servi par un dessin tonique que soulignent des encrages puissants dans un découpage dynamique. Une épopée digne des plus grandes parmi celles de Le Floch ou de Pratt. (C.D. et Y.H.)