Sabrina, seize ans, brillante élève de première, fait sa rentrée au lycée d’Argenteuil. Comme la plupart des ados, elle a des copines chéries, des parents trop sévères, des profs ringards, un frère qui joue les caïds ; bref, ce serait la routine s’il n’y avait cette année dans sa classe un nouveau particulièrement doué et séduisant…
Une histoire banale, somme toute, à la différence près que Sabrina, d’origine marocaine, habite une tour dans un quartier sensible. Habiba Mahany, issue elle-même d’une banlieue de la région parisienne, fait fi du politiquement correct pour fustiger les difficultés d’intégration, le racisme intercommunautaire, le poids de l’illettrisme, des coutumes et de la religion, les « grands frères », la glandouille des jeunes, etc. Entre violence et tendresse, avec un humour décapant et une tchatche savoureuse, cette jeune femme, qui connaît Montesquieu et le verlan, décrit mieux que personne le gouffre séparant une génération accrochée à ses racines et une jeunesse déboussolée. Elle prône l’éducation comme seule chance de s’en sortir dans un premier roman émouvant et tonique.