Kim Jiyoung est née à Séoul en 1982, après une soeur et l’avortement d’un foetus féminin. Le garçon tant espéré est arrivé plus tard. Le père est fonctionnaire, la mère, cantonnée aux tâches ménagères, doit s’occuper des enfants. Toute petite, Kim Jiyoung souffre en famille des prérogatives injustement accordées au seul fils. À l’adolescence, au travail, ses relations avec les hommes en restent perturbées. À trente-cinq ans, mariée et mère de famille, elle fait une grave dépression.
En Corée, ce premier roman polémique d’une femme scénariste a dépassé le million d’exemplaires. Au fil de chapitres chronologiques de 1982 à 2015, de la jeunesse à l’âge adulte de son héroïne, on suit ses rapports difficiles avec l’autre sexe sur tous les plans. Pendant ces années, l’attitude des hommes n’a pas changé, toujours autant de misogynie, de discrimination. Cependant, progressivement, les femmes cherchent à faire évoluer les mentalités traditionnelles. De nombreux exemples d’inégalités iniques pourraient transformer ce roman en documentaire. Mais associé à un récit vivant et sympathique, il émeut le lecteur qui prend parti pour celles qui, dans le monde actuel, veulent une autre vie. La conclusion du narrateur, psychiatre, témoigne d’une prise de conscience des problèmes de la condition féminine en général. (V.M. et L.G.)