Elle ne mâche pas ses mots, Virginie Despentes ! Et ses mots sont âpres, crus, vulgaires parfois diront certains, accusateurs en tout cas. Sa vie, elle la révèle. Violée à dix-sept ans, elle crie, vingt ans après, sa révolte contre les prédateurs. Pendant deux ans elle choisit de se prostituer occasionnellement et n’en est pas traumatisée ; pourtant elle souligne que les femmes exerçant ce métier sont dans l’illégalité, stigmatisées, sans voix, alors que la population masculine reste sans reproche. Et que, dans le domaine de la pornographie, ce sont encore les femmes qui sont les victimes…
L’auteur de Baise moi, qui avait provoqué en 1993 un tel scandale, a étudié les grandes féministes américaines et constate qu’elles ne sont que rarement traduites (censure ?). Elle continue leur combat, rêve d’un monde où les hommes seraient affranchis de l’obligation de “machisme” et les femmes de celle de “féminité”. Des idées somme toute pas très nouvelles en 2006 mais quelle force et quelle rage dans le discours ! (S.L. et M.-N.D.P.)