D’un tendre sĂ©jour initiateur Ă Kyoto, avec et pour Lisa, sa fille de dix ans, Colette Fellous, productrice de lâĂ©mission « portraits et autoportraits », écrit, dĂšs les premiĂšres lignes, sa volontĂ© dâen faire un voyage « qui contiendrait tous les voyages ». Un temps ailleurs, choisi, qui permettrait de voir au-delĂ dâune visite touristique. Pour aiguiser leurs sens, elle propose Ă Lisa dâĂ©lire un mot clĂ© quotidien, Ă la fois porteur dâacuitĂ© sĂ©lective et catalyseur de rĂ©miniscences autobiographiques, littĂ©raires, musicales ou cinĂ©matographiques.   Le jeu devient la construction du livre dĂ©clinĂ©e en 24 chapitres tels « NĂŽ, silence, cafĂ© BashĂŽ, disparition… etc. ». La ville rĂ©elle se fait ville mentale oĂč sont captĂ©s haleines, risĂ©es, frissons, reflets, odeurs, respirations du dĂ©cor. Cette stratĂ©gie ludique peu chronologique permet aussi, dans le vrac des termes, une pĂ©rĂ©grination dans des souvenirs qui ont forgĂ© lâauteure. On y rencontre Barthes ou Ozu, Mishima ou Truffaut, Claudel ou BashĂŽ ou dâautres moins connus. Quelques redondances, des digressions foisonnantes, mais la promenade vagabonde vibre de jolies rĂ©sonances. (C.R.P. et M.-N.P.)
Kyoto song
FELLOUS Colette