La Baie des Cygnes : une histoire de destinée, de désir et de destruction.

JONES Rod

Depuis que sa femme l’a quitté, le narrateur s’est retranché dans la solitude de « La Baie des Cygnes », abandonnant son métier d’écrivain. Une jeune femme malade emménage dans la maison voisine. Elle s’appelle Virgil, l’Énéide est son livre culte et, telle la reine Didon, elle veut y lire son destin… Quand elle souffre, le voisin, bien malgré lui, devient son garde-malade, son confident : elle a perdu les jumeaux qu’elle attendait, le père l’a abandonnée et en a épousé une autre. Tourmenté par le remords, le couple s’empresse à son chevet. Une relation tendue s’instaure entre ces quatre personnages, le non-dit est pesant… Après la mort de Virgil, le narrateur a appris à sortir de lui-même et va revivre. Ce court roman se veut un écho à un mythe éternel, ce qui paraît un peu artificiel… Cette triste histoire est cependant émouvante, malgré une scène affreusement pénible, et les personnages ont une véritable épaisseur. Le milieu des universitaires australiens est bien campé et les rives de la baie admirablement décrites.