Face à l’immensité du ciel et de l’océan, Soulac en hiver compte peu d’habitants. Aussi l’événement le plus imperceptible éveille-t-il la curiosité. Sandrine se trouble lorsqu’une amie lui présente un “étranger” de passage, photographe bohême. Ce Parisien cherche dans la région une ancienne ferme qui servirait de cadre au tournage d’un film. Sandrine songe d’emblée à un lieu qui s’avère idéal. La jeune femme, jusque là discrète et sans exigence, comblée par ses deux enfants et un mari attentif, voit s’effondrer une à une toutes ses défenses. Tandis que la passion l’embrase, elle se découvre des talents enfouis sous la routine des ans.
Cette histoire ordinaire, qui rappelle Mademoiselle Chambon (Livre du Mois, NB octobre 1996), ne manque pas de profondeur. De son écriture fluide et suggestive, Éric Holder évoque les sentiments contradictoires qui partagent cette femme : désir, remords, peur du mensonge, tendresse maternelle. Et tout en l’accompagnant dans ses volte-face, il évoque en pointillé les regards et les silences réprobateurs qui pèsent sur son amour.