Sophie hésite face à l’imposante grille de la maison. Comment sera-t-elle reçue par le grand pianiste Julien Dubois, qu’elle prétend devoir interviewer pour Le Monde ? L’artiste, dans sa robe de chambre élimée, n’est plus que l’ombre de lui-même. Et il n’est pas prêt du tout à se confier à cette stagiaire sortie de nulle part. Sauf que Sophie s’obstine, quitte à dormir devant la porte… Impressionné, la maestro finit par laisser la frêle jeune fille briser son armure. Les confidences émergent doucement. Et la conversation qui s’engage, faisant resurgir les lumières et les drames de la carrière de la star, se transforme en cheminement intime entre deux êtres finalement si proches…
Cette Ballade porte bien son nom. Récit délicat et poétique, cette oeuvre de Melo et Cavia nous emporte, avec un rythme lent et chaleureux, dans les souvenirs éblouissants et terribles d’un artiste lancé vers le succès commercial malgré lui. Les rivalités, les drames familiaux, les errements sentimentaux, s’égrènent avec justesse et humour. Les dialogues sont bien ciselés, et les dessins sont doux et émouvants. Une très belle réussite.
(AJ-MT)