Gustave et Madeleine, frère et soeur, vivent sous le même toit. Elle tient la maison, il est poète. Madeleine s’active aux fourneaux tout en se passionnant pour la conquête spatiale. Gustave rêve ou travaille à son bureau. Il parcourt les chemins pour photographier le monde rural qui l’entoure, les champs et les paysans. Il cache sans doute un secret que Madeleine feint d’ignorer. Leur maison est habitée du souvenir des disparus : le père, la mère, les tantes. Les jours se suivent, rythmés par les saisons. Le roman évoque le poète suisse Gustave Roud et sa soeur. Vieillissants, ils sont les derniers habitants d’une maison familiale autrefois pleine. Que peuvent-ils éprouver dans ces années-là (1962-1972) ? Avec un immense talent, l’auteur imagine leur présent imprégné du passé, décrit la maison, le jardin et les gestes du quotidien. Il tente de percer le mystère de ces vies banales, profondément ancrées dans la nature. L’écriture est précise, ciselée, le vocabulaire riche. Le lecteur se délecte de parfums et de sensations, humant l’odeur de la tarte aux pommes de Madeleine, frissonnant aux premières gelées, s’émerveillant de la beauté du jardin. Un roman étonnant, délicat et sensible. Magnifique ! (F.E. et A.-M.R.)
Là-bas, août est un mois d’automne
PELLEGRINO Bruno