La Belle de Casa

Sese part du Congo pour la France, clandestin sur un sardinier. Son passeur, désinvolte crapule, le largue à Casablanca, où le président Mobutu s’était exilé jadis. Débrouillard, charmeur, Sese s’incruste dans la ville cosmopolite et fait alliance et amitié avec Ichrak, superbe Marocaine, éclopée de la vie mais grande gueule, ce qui lui attire de gros ennuis. La police trouvera-t-elle pourquoi elle meurt la gorge tranchée ? Sa mère, à moitié folle, ne lui a pas révélé le nom de son père. Était-il ce bourgeois, amateur de mots comme elle, ou ce musicien devenu policier ?  Ce roman enlevé, teinté de tendresse et d’humour, met en scène, dans une atmosphère brûlante, la précarité de la vie, l’amour, la mort, l’amitié. Le héros, fataliste, continuera sans doute son chemin sur les routes de l’exil. L’auteur (Mathématiques congolaises, NB juin 2018) s’intéresse ici au destin des émigrés d’Afrique qui s’intègrent petit à petit dans des sociétés d’abord réticentes – le Maghreb – où le hasard les a jetés. Féroce compétition immobilière des uns, recherche de liberté des autres s’opposent sur fond de sensualité débridée et de pulsions sexuelles frustrées. L’intrigue bien menée et les personnages pleins de vie offrent une lecture excitante. (M.Bi. et A.Le.)