Après le choc provoqué par le suicide de Sorj, son amant, une jeune femme s’exile et accepte un poste de contrôleur aérien à Saint-Pierre-et-Miquelon. Pour « faire son deuil » elle se fait expédier jour après jour toutes les lettres que Sorj lui écrivait quotidiennement… et y répond. Elle s’impose diverses mortifications : se prive de nourriture, vit de café, de vin (sans modération) et de tabac ; elle se plonge nue dans l’eau glacée… mais elle souffre de solitude et d’oisiveté car le trafic aérien en ce lieu est très restreint ! La vie sur l’île et les surprises qu’elle lui réserve atténuent peu à peu sa peine. Architecte, ayant séjourné six ans à Saint-Pierre-et-Miquelon, en charge du chantier de l’aéroport, Nadia Galy donne une vision authentique du lieu et de ses habitants ; on retrouve également ses racines algériennes et son attachement à la douloureuse histoire du FLN (Le cimetière de Saint-Eugène, NB avril 2010). Dans un style vigoureux et imagé, l’analyse des sentiments de la narratrice est fouillée. Les retournements du récit, quoique peu vraisemblables, donnent lieu à des passages forts où la tendresse s’exprime sans fausse pudeur. Une belle leçon de vie !
La belle de l’étoile
GALY Nadia