La belle image

RYKNER Arnaud

A. sort de prison et c’est en homme libre qu’il écrit à l’universitaire directeur de la thèse qu’il a rédigée derrière les barreaux : des liens étranges se sont noués entre le prisonnier et son interlocuteur, l’un et l’autre « enfermés ». L’auteur rapporte cette correspondance dans ce petit livre. Les lettres de chacun, distinguées par une typographie et une écriture différentes, alternent, se répondent, le professeur s’adressant aussi à une autre personne, peut-être une femme aimée et inquiète. Peu à peu, on apprend le crime de A., la vie d’après, « au-dedans comme au-dehors », l’espoir inutile de réintégration dans l’Éducation Nationale. Arnaud Rykner utilise le vrai – un échange épistolaire avec un taulard – et invente le reste. Il évoque la liberté et l’enfermement, la passion destructrice, la médiocrité des hommes et des institutions. Écrit d’une plume savante, élégante, avec des mots et des mots parfois jusqu’au vertige, ce roman « né d’une révolte » peine cependant à émouvoir et à convaincre.