La bête à chagrin

CONSTANT Paule

Comment supporter l’insupportable quand on est une fonctionnaire modèle, qu’on vient d’accoucher et que tout s’écroule autour de soi ? En effet, le mari de Cathy a fait un enfant à sa collègue et amie, subalterne de surcroît et, comble de goujaterie, lui a donné le prénom qu’elle destinait à son propre bébé. Comment cette histoire pourrait-elle se terminer bien ? Avec un style sobre et fluide, mélangeant fiction et réalité comme dans Sucre et Secret (NB janvier 2003), Paule Constant construit un roman aussi original qu’oppressant. L’intensité dramatique ne réside pas uniquement dans le suspense, pourtant très présent, mais dans la participation des personnages dont la psychologie est minutieusement observée. Chacun voit les choses sous un angle personnel, ce qui peut entraîner quelques longueurs et redites mais affine le déroulement du drame. Le titre n’est pas gai, l’histoire non plus. Mais que l’âme humaine est donc complexe !