La chambre d’enfant est plongée dans le noir. Par la fenêtre, on voit le jardin dans la pénombre et l’enfant croit deviner dans les arbres une bête qui l’inquiète. Histoire d’apprivoiser le monstre, de percer le mystère, le petit garçon sort dans le jardin, les jambes tremblantes. Mais la bête n’y est pas. Vraiment ? Jeu de cache-cache, mélange de peur et de fascination : qui de l’enfant ou de la bête a le plus peur ? Le danger, le mystère, la curiosité ; tous les effets dramatiques de l’histoire sont bien rendus par un beau papier noir et mat, un vert nuancé pour les éléments éclairés et des découpes d’une page à l’autre, fenêtre, porte, trou de serrure. La qualité du graphisme fait oublier le monde qui nous entoure et plonge le lecteur dans cette nuit sombre, angoissante, mais si fascinante qu’il est possible d’affronter parce que la maison est là, comme une forteresse, pour y trouver refuge et sécurité. (A.-M.R.)
La bête de mon jardin
DAVID Gauthier, RIBEYRON Samuel