La biographie

Lorsque Simon voit le jour, ses parents, éblouis, ont déjà tout prévu pour lui offrir une existence confortable, un avenir serein : ils ont passé contrat avec un écrivain qui a rédigé sa future « biographie ». Depuis l’école primaire jusqu’au pensionnat, la vie de l’enfant est teintée de mélancolie, et du sentiment de ne pas maîtriser son destin. Lorsqu’il atteint l’âge adulte, il pense retrouver sa famille, mais apprend le décès inexpliqué de ses parents. La découverte de leurs biographies et de la sienne propre, toutes trois tronquées, des rencontres déconcertantes dans un univers dépersonnalisé, le conduisent à vouloir éliminer son « biographe »… Deux récits parallèles se poursuivent dans ce roman au caractère baroque et fantastique : la quête personnelle du héros, constamment surpris de ne pas comprendre le malencontreux hasard qui le poursuit et la peinture du milieu social et politique, obscur, menaçant et sournois où il se retrouve au sortir de l’adolescence. Comme dans Le délégué (NB octobre 2010), l’auteur évoque l’oppression d’une puissance totalitaire et malfaisante, capable des pires dérives, dont le pouvoir se renouvelle inexplicablement. Une écriture surchargée d’adjectifs et de métaphores conduit le lecteur à l’étouffement en dépit d’un réel esprit créatif.