Années 20. Maria, sexagénaire et bonne communiste, s’éprend du jeune Basile pour qui l’amour est petit-bourgeois et le romantisme écoeurant. Mais la rencontre d’une jeune fille le fait radicalement changer d’avis. Maria meurtrie, voire ulcérée, hésite entre vengeance et suicide… Un riche Espagnol intrigue le directeur de la Banque nationale : il apporte régulièrement des billets qu’il prétend faux alors que tous les experts les jugent authentiques. Pourquoi s’obstine-t-il ainsi ?… Le nouveau gouverneur de la Province est-il monogame ou polygame ? Les femmes qui ont vu son épouse en dressent sept portraits totalement différents et frisent l’hystérie… Sont regroupées dans ce petit livre cinq nouvelles de Manuel Chaves Nogales (À feu et à sang, NB juin 2011), écrites entre 1926 et 1932. Celle qui donne son titre au recueil est résolument ironique, amère, féroce : ceux qui dénoncent l’hypocrisie sont les pires hypocrites et les communistes convaincus sont vraiment aveugles et bornés. Les autres situations sont plus souvent cocasses ou carrément absurdes, avec des fins improbables – la meilleure chute étant d’ailleurs due à Edgar Neville, autre écrivain espagnol également dramaturge et scénariste. L’écriture est loin d’être désagréable, mais elle est inégale et paraît aujourd’hui un peu désuète. (A.V. et M.-C.A.)
La bolchevique amoureuse et autres récits
CHAVES NOGALES Manuel