Au quotidien, Nathan s’emploie à éviter tout ce qui provoque les cris de son père chômeur. En allant lui acheter sa baguette de pain, il a l’habitude de jouer à son jeu préféré : suivre le bord du trottoir tête baissée et ne la relever qu’au croisement suivant. Stupéfaction ! « Comme par magie » il n’est plus dans son quartier mais dans une rue inconnue. Il questionne les passants, personne ne lui répond, est-il devenu transparent ? Le soir une femme compatissante le réconforte enfin et l’emmène chez elle. Au milieu de la nuit, Nathan découvre dans l’appartement un géant au ventre énorme qui clame : « J’ai une faim de loup ». Le gamin pourra-t-il s’échapper ?
Ce récit anxiogène écrit à la première personne invite à ressentir la peur, la colère et la solitude du héros face aux difficultés de la vie. Une étude psychologique intéressante sur l’impact familial du chômage en cinq courts chapitres où l’illustration terrifiante et grandissante envahit l’espace. Le jeune public à qui s’adresse cette histoire illustrée peut être troublé par l’image et les descriptions de l’ogre dévoreur fantasmé par le héros. La lecture au second degré manque d’humour et nécessite beaucoup de recul. Malgré la pirouette finale du dénouement heureux, on n’a pas envie de conseiller cette histoire.