Un réfugié yougoslave forme un couple épanoui avec une Bretonne un peu simple d’esprit dont il a deux jeunes enfants. Ils vivent pauvres mais heureux dans leur roulotte de l’arrière-pays nantais. Lorsqu’un orage foudroie leur habitat de fortune, le village décide de leur attribuer la gare désaffectée. Le bonheur est de courte durée, la jeune femme se laisse prendre au piège du crédit. On leur coupe l’électricité et la famille, aux abois, est acculée au suicide. Le train qui passe devant chez eux fera l’affaire… Pour son premier roman, Jacques Weber, comédien engagé, prend appui sur un triste fait divers, drame de la précarité. Il pare de toutes les vertus les quatre victimes – père travailleur, mère affectueuse, fillette merveilleuse et bébé charmant –, tout comme ceux qui les entourent, une voisine généreuse et des villageois bienveillants, soudés autour de leur lieu de vie, le café du bourg. En parallèle, il fait de son narrateur, un enseignant retraité libre-penseur, fort en gueule, le chantre révolté des injustices sociales. Le style, très travaillé, n’est pas exempt de maladresses, cependant on est touché par la fougue narrative et la sincérité du message délivré. ( L.K.)
La brûlure de l’été
WEBER Jacques