Dans ses dernières nouvelles publiées sous le titre Enregistrements pirates (NB février 2004), l’auteur consacrait l’une d’entre elles aux tableaux de Pietro Longhi. Ici, les vedettes sont Giandomenico Tiepolo, moins connu que son père, et un peintre fictif, Sandro Rossini, dont une toile échouée dans une brocante de Paris va réunir provisoirement à Venise deux personnages très dissemblables, une jeune Italienne écrivain et un journaliste d’art désabusé. On se laissera happer par la beauté fantasmatique et le mystère des tableaux vus par leurs yeux, on entreverra les affres de la promotion d’un livre, on vivra Venise. Un fois de plus avec Delerm, c’est l’aventure du style, la magie soyeuse de la phrase : une bulle légère et irisée qu’on lit un sourire flottant sur les lèvres.
La bulle de Tiepolo.
DELERM Philippe