Isolé depuis sept ans dans une cellule de la prison de Rangoon, en Birmanie, Teza, prisonnier politique condamné pour ses chansons contre la dictature, survit malgré la crasse, la faim et la torture, se nourrissant de lézards crus et de méditation bouddhique, soutenu par sa vive intelligence et sa foi dans le futur. Il noue des liens avec un jeune orphelin. Le roman se déroule entièrement dans « la cage », la prison, un milieu clos avec sa hiérarchie, ses lois et ses valeurs. Il décrit la vie atroce qui y règne avec un réalisme dû aux témoignages que l’auteur a recueillis d’anciens détenus des prisons birmanes. On est subjugué par la force morale du jeune prisonnier, sa liberté intellectuelle et spirituelle. Dans un univers où ne règnent que la violence et la hantise de survivre qui animent les protagonistes, remarquablement croqués par l’auteur, l’éclosion de l’amitié entre le prisonnier et le jeune orphelin apporte à un récit qui ne s’essouffle jamais une immense lueur de tendresse et d’humanité. C’est rude et beau !
La cage aux lézards
CONNELLY Karen