& &
En 1793 à la Martinique, Ruth de Fronsac, qui dirige le domaine du même nom, doit faire face aux nuages politiques, financiers et familiaux qui s’amoncèlent, compromettant l’avenir de la propriété. Par les caravelles, les nouvelles du royaume franchissent l’Atlantique pour atteindre les békés dans leurs plantations. Les esprits s’échauffent avec les échos de la Révolution : faut-il abolir l’esclavage ou s’allier aux Anglais contre la République ?
Suite de La véranda créole (N.B. août-sept. 2005), l’auteure évoque les dilemmes moraux et politiques qui secouent la société béké, son attachement viscéral à cette terre et à ses prérogatives. La question de la liberté des esclaves apparaît insoluble, un leurre. À travers le quotidien de la plantation de canne à sucre, le lecteur se familiarise avec les difficultés de l’exploitation, le vocabulaire créole, les rapports sociaux et humains très tendus. L’intrigue passe au second plan, occultée par le contexte historique et la forte personnalité de l’héroïne. Complété d’intéressantes annexes, ce roman à l’écriture fluide initie à une page souvent méconnue de l’Histoire de la France d’Outre-mer.