Jeune mariée dont le mari a été mobilisé, Anna se retrouve bien seule dans la ferme de sa revêche belle-mère au début de la guerre de 1914. Son mari venu en permission ne lui a pas apporté la satisfaction qu’elle attendait. Pour subsister et oublier, elle s’embauche à la manufacture de Saint-Étienne, et trouve l’amour auprès d’un jeune Juif égaré comme elle. Las ! L’adultère n’est pas admis : prison, mise au ban de la société. Anna touche le fond. L’engagement dans une association humanitaire américaine lui permettra de construire une vie de femme libre et d’atteindre la célébrité quelque soixante ans plus tard au Québec.
Comme à son habitude, Jean-Guy Soumy dépeint une société pour laquelle la vie n’est pas simple. Les protagonistes confrontés à des difficultés apparemment insurmontables vont révéler une grande force de caractère ; enracinés dans la terre de Creuse chère à l’auteur, c’est ailleurs qu’ils vont survivre. Sur fond de guerre, la grande, une fresque humaine faite d’héroïsme, de ténacité et de chaleur humaine, où sous la rudesse affleure la sensibilité.