Hani, trentenaire, est arrêté une nuit avec son compagnon. Ce même soir, cinquante-deux hommes sont violemment interpellés par la brigade des moeurs près d’une boîte de nuit au Caire. Après sept mois de prison, d’insultes et de brutalités, le jeune homme, devenu muet, consulte un psychiatre qui lui conseille d’écrire. Les souvenirs reviennent… Mohammed Abdelnabi, s’appuyant sur un fait réel survenu en 2001, expose la difficulté de vivre en Égypte son homosexualité. Il retrace l’histoire de son héros : l’enfance heureuse dans le salon de couture familial, l’amour fusionnel avec sa mère actrice, ses premiers émois sexuels, ses multiples aventures nocturnes, son mariage de convention… Le récit, perpétuel mouvement entre le passé et le présent est ponctué de rêves éveillés, de cauchemars et crises d’angoisses, que seule apaise la compagnie d’une petite araignée. Sa solitude est toujours là : pas de véritable ami, des relations faussées par la séduction, violence. Alourdi par de nombreuses répétitions, ce roman courageux, au style brut sans filtre, peut créer un malaise. Le regard répressif de la société – celui du lecteur ? celui de l’auteur ? – réduit-il un homme à sa seule homosexualité ? (M.-P.R. et M.Bo.)
La Chambre de l’araignée
ABDELNABI Mohammed