L’homme est venu dans cette ville méditerranéenne qu’il ne connait pas pour elle, qui y vit. C’est l’été, il fait très chaud. Tous les après-midi il l’attend dans la chambre d’hôtel ; le matin il marche dans des rues qu’il découvre, en pensant à elle, à eux. Jour après jour c’est le petit miracle de leurs retrouvailles dans la pénombre d’une chambre bleue.
Ce court roman poétique et sensuel est centré sur l’histoire passionnelle de deux amants dont le nom, l’âge ni même leur histoire ne sont révélés. Nous savons seulement des protagonistes comment ils se sont trouvés, comment leurs corps et leurs désirs s’accordent. Décrits avec une palette multicolore empruntant à tous les sens, des moments hors du temps, dans la chambre bleue, succèdent à des moments de déambulation dans la ville, dans lesquels la notion du temps qui passe étire son caractère inexorable. Qui est-il, cet homme qui peut tout quitter, consacrer ses après-midi à la volupté, observer les couleurs changeantes du ciel de l’aurore au crépuscule ? Nous devinons qu’il profite de cette parenthèse pour se nourrir des sensations qui lui viennent en errant dans la ville inconnue dans la chaleur de l’été et en aimant une femme. Peut-être le livre que nous lisons est-il le fruit de cette inspiration ? Dans les dernières pages, Pierre Le Coz donne un tour romanesque et une ouverture inattendus à cette histoire d’amour sublime et banale à la fois, magnifiquement écrite. (T.R. et C.H.)