Janvier 1959 : au retour des sports d’hiver, dans une collision frontale, le père meurt… et plus rien n’est comme avant. Pour subvenir aux besoins de leurs quatre enfants et pour conserver espoir et dignité, la mère, sous le pseudonyme de Nell Pierlain, écrit des romans sentimentaux. Février 2004 : les enfants sont partis et Nell, la courageuse et la flamboyante, commence un dernier et douloureux voyage dans un service gériatrique.
L’auteur, qui n’avait pas publié depuis La traversée de l’île d’Yeu (NB novembre 1987), frère du chanteur Alain Souchon, adresse un chant d’amour à sa mère qui vient de mourir. Submergé par les souvenirs et le chagrin, il lui parle, rappelle les jours heureux ou difficiles, les bribes du quotidien qui ont fait leur vie. Le passé alterne avec les dernières années et les derniers moments à l’hôpital. L’évocation des faits et des sentiments, sordides ou émouvants, traque la vérité – même subjective. Elle est endiguée par une écriture riche et précise. L’accumulation des phrases sans verbe peut sembler un procédé facile, mais elle devient vite « naturelle » : La chanson de Nell est la nôtre. Et c’est un magnifique portrait de femme.