Années 40. Deux garçons se lient d’amitié. Ils habitent le même immeuble, ont les mêmes jeux, les mêmes blouses et se retrouvent le soir, après les devoirs. L’un joue du violon, Richard, lui, s’amuse souvent avec son chien. Et puis, à la radio, dans les bistrots, une voix s’élève qui scande le mot race. Quelle race, s’interrogent les enfants ? Les mois passent, la voix devient de plus en plus menaçante et guerrière. Richard a peur et n’ose plus sortir pour aller jouer. Un matin, il disparaît, emmené au son des bruits de bottes.Récit d’une amitié brisée par la déportation, le texte de Marcus Malte se présente sous forme d’une poésie. Vers et rimes apportent toute l’émotion, l’intensité du drame qui se joue et le refrain lancinant d’une chanson, portée par le personnage d’une vieille dame derrière ses volets mi-clos, agit comme une complainte sur la folie des hommes. Les illustrations à la gouache d’Alexandra Huard sont riches en couleurs, foisonnantes et empreintes d’éléments symboliques évoquant la montée du nazisme et la menace de guerre ; l’expression des visages qui traduisent successivement la sérénité, l’inquiétude puis l’effroi, participent étroitement à la trame de l’histoire. Des références culturelles complètent un album littéraire et artistique de grande qualité. À partir de 9 ans.
La chanson de Richard Strauss
MALTE Marcus, HUARD Alexandra