Par une nuit de pleine lune, dans les collines de l’Ariège, un automobiliste percute et tue un être en fuite qu’il prend pour un animal mais dont le regard terrorisé est bien celui d’un homme, la tête recouverte d’un masque de cerf. Martin Servaz et son équipe sont chargés de l’enquête et découvrent avec horreur que la victime est un jeune multirécidiviste qui a été traqué comme du gibier.
Bernard Minier (La Vallée, Les Notes septembre 2020) situe l’intrigue de son neuvième thriller à Toulouse et dans les paysages désolés et boisés de l’Ariège. Servaz, son personnage récurrent, savoure une vie familiale équilibrée mais vit mal l’hostilité grandissante de certains Français qui ne font plus confiance à la justice et à la police. Dans les quartiers sensibles de Toulouse, la moindre mort suspecte de jeunes génère émeutes et flambée de violences. L’auteur évoque le passé colonial trouble de certains personnages en contrepoint d’un récit haletant qui dévoile une société fracturée et explosive où la tentation de faire régner la loi du talion obsède certains et menace la démocratie. Un roman noir très efficace et oppressant qui offre un tableau accablant de la société française actuelle, en s’appuyant en partie sur des faits avérés. (A.K. et L.D.)