La Chienne de Naha

LAMARCHE Caroline

Cinq ans auparavant, la narratrice, retenue par une passion amoureuse, n’a pas fait le voyage en Espagne pour assister à l’enterrement de Lucia, la fidèle domestique qui avait suivi, avec sa fille Maria, la famille à son retour en France. Elle disait pourtant l’aimer plus que sa mère… Aujourd’hui, Maria, qui vit avec son mari au Mexique où ils ont fondé, chez les Triquis, à plus de mille kilomètres de la capitale, un centre pour étudiants indiens, l’invite, non sans arrière-pensée, à la fête des morts. Sur la trame du voyage vécu comme un retour sur soi, Caroline Lamarche (Kart et Lola, NB septembre 2007) peint avec finesse la personnalité de son héroïne qui voit émerger des souvenirs familiaux longtemps enfouis : place de ses mères, regard sur la mésentente de ses parents… Ce parcours personnel a pour toile de fond le mal-être des Indiens chez qui l’extrême pauvreté engendre une grande violence. Le fil directeur est un conte étrange et cruel, métaphore du rôle subalterne de la femme dans ce Mexique sans touristes. Si la fin déçoit, tout cependant sonne juste dans ce roman bien écrit.