Festival sous la citadelle de Calvi â fĂȘtes arrosĂ©es et insouciantes, courses en scooter dans lâĂle de BeautĂ© : Ămile, Ă©tudiant boursier Ă la Sorbonne, rencontre la belle et sĂ©duisante AndrĂ©a, originaire dâun milieu favorisĂ©. Il revient en Corse plusieurs Ă©tĂ©s de suite sans se dĂ©clarer. Dix ans plus tard, professeur de lettres, presque quadragĂ©naire, il fait face Ă ses regrets. DĂ©sir refoulĂ©, fantasmĂ©, par fiertĂ©, par orgueil, par peur de se ridiculiser : cela aurait pu ĂȘtre une belle histoire dâamour mais⊠HĂ©ritier de Stendhal, le jeune hĂ©ros lettrĂ© souffre dâun complexe dâinfĂ©rioritĂ© masquĂ© par une apparente indiffĂ©rence ou des rĂ©parties pleines de fiel, sans jamais se permettre dâauthentiques sentiments. AtmosphĂšre corse mise Ă part, le romancier revient sur un thĂšme dĂ©jĂ traitĂ© dans La nuit des trente (NB janvier-fĂ©vrier 2015) avec cet homme qui nâen finit plus de ressasser un amour manquĂ©, faute dâavoir osĂ© sâaffranchir de ses dĂ©mons. AtmosphĂšre solaire des plages, pinĂšdes et villages de Balagne, camaraderie, discussions lumineuses avec un cafetier, donnent au livre un certain charme. En revanche, le parallĂšle entre Julien Sorel et un hĂ©ros qui en est le pĂąle reflet semble trop ambitieux pour un roman juste agrĂ©able Ă lire. (S.D. et M.-N.P.)
La Citadelle
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