La Citadelle

METZGER Éric

Festival sous la citadelle de Calvi – fêtes arrosées et insouciantes, courses en scooter dans l’Île de Beauté : Émile, étudiant boursier à la Sorbonne, rencontre la belle et séduisante Andréa, originaire d’un milieu favorisé. Il revient en Corse plusieurs étés de suite sans se déclarer. Dix ans plus tard, professeur de lettres, presque quadragénaire, il fait face à ses regrets. Désir refoulé, fantasmé, par fierté, par orgueil, par peur de se ridiculiser : cela aurait pu être une belle histoire d’amour mais… Héritier de Stendhal, le jeune héros lettré souffre d’un complexe d’infériorité masqué par une apparente indifférence ou des réparties pleines de fiel, sans jamais se permettre d’authentiques sentiments. Atmosphère corse mise à part, le romancier revient sur un thème déjà traité dans La nuit des trente (NB janvier-février 2015) avec cet homme qui n’en finit plus de ressasser un amour manqué, faute d’avoir osé s’affranchir de ses démons. Atmosphère solaire des plages, pinèdes et villages de Balagne, camaraderie, discussions lumineuses avec un cafetier, donnent au livre un certain charme. En revanche, le parallèle entre Julien Sorel et un héros qui en est le pâle reflet semble trop ambitieux pour un roman juste agréable à lire. (S.D. et M.-N.P.)