La Cité de feu

MOSSE Kate

1562 en Occitanie. L’affrontement entre catholiques et protestants connaît une flambée de violence. Deux armées ennemies convergent : celle de Henri de Guise, celle de Louis prince de Condé. Minou et son frère sont envoyés à Toulouse par leur père, libraire à Carcassonne, qui croit ainsi les protéger. Or la jeune-fille s’éprend de Piet, un capitaine huguenot. Leurs amours partagées rencontrent alors d’innombrables obstacles sur lesquels plane l’ombre redoutable d’un double secret.  

Particulièrement tragique, l’épisode de 1562 à Toulouse est propice à bien des interprétations romanesques. Le ressort de ce copieux roman se tend à la jonction manichéenne de deux mondes irréconciliables. La majorité catholique s’organise, diabolisant l’ouverture des esprits et terrorisant les coeurs purs. Massacres et destructions se multiplient chez les protestants. Malgré une densité psychologique un peu mince et quelques anachronismes, on se prend de sympathie pour Piet, farouche défenseur des siens, et pour la candide Minou, fidèle à sa foi. Un attachement sincère à sa région et le contexte historique mouvementé ont inspiré à l’auteure (Fantômes d’hiver, NB avril 2010) un scénario intéressant. Malheureusement l’action s’éparpille et s’attarde dans des dialogues interminables. Le lecteur, égaré, peine à suivre le fil des deux énigmes promises et maladroitement surajoutées. (A.Lec. et L.D.)