1347, le duc Geoffroy de Charny, après avoir fait avorter sa fille, l’enferme dans un monastère près de Troyes tandis que le bel et pieux Aurélien, amant de l’adolescente, se réfugie dans une abbaye voisine. Scandalisés par les moeurs corrompues de leurs couvents respectifs, les amoureux fuient en Espagne et fondent une secte mêlant mystique et amour physique mais l’Inquisition fait rage… À la poursuite de sa fille, Geoffroy de Charny qui veut reproduire les traits du Christ sur un suaire pour en faire une relique vénérée est frappé par la ressemblance d’Aurélien avec Jésus et s’empare de lui pour réaliser son sinistre projet. Après Le secret des Flamands (NB août-septembre 2005), Federico Andahazi, sur cette trame sulfureuse, a bâti un roman pseudo-médiéval où le ton outrancier est donné dès les premières pages. L’auteur, avec des références bibliques ainsi qu’une abondante documentation sur le Saint-Suaire, et avec un vrai talent d’écriture, n’hésite pas à mettre en scène une parodie scabreuse de la crucifixion du Christ. Tant d’habileté et de cynisme provoquent un vrai sentiment de malaise.
La Cité des hérétiques
ANDAHAZI Federico